Non, ça coûte même moins cher en général. Si l’on part d’un espace horticole classique, il faut bien entendu réaliser quelques travaux initiaux (abattages, plantations, semis, creusement de mares, etc.) pour donner toutes ces couleurs à cet îlot de nature en devenir. Si l’on part d’un terrain vierge, le gain sera encore plus important car on pourra profiter d’éléments naturels éventuellement déjà en place. Les plantes sauvages (les plants de haie notamment) coûtent par ailleurs moins cher à l’achat et sont plus résistants, il y aura donc moins de perte. Les coûts d’entretien sont en général également plus faibles. C’est notamment le cas lorsque l’on espace les tontes de pelouse au printemps pour laisser fleurir la végétation spontanée.
Tout dépend de ce que l’on entend par là. Laisser une place à la nature signifie en effet accepter une moindre maîtrise de la gestion de l’espace et permettre un certain développement spontané de la flore et de la faune qui l’accompagne. On peut donc avoir certaines surprises. Une plante sauvage qui colonise une plate-bande sans y avoir été invitée par exemple. Avant de décréter qu’il s’agit d’un problème, il faut d’abord satisfaire sa curiosité : de quelle espèce s’agit-il ? Certaines espèces comme des graminées très dominatrices seront éliminées à la main pour éviter de former des tapis denses mais d’autres nombreuses et magnifiques plantes à fleur trouveront asile spontanément. En changeant son regard sur les espèces sauvages, la liste des indésirables peut fondre comme la neige au soleil.
La taille, le secteur d’activité et le rythme de développement de l’entreprise vont bien entendu fortement influencer cette évaluation. De même, tout dépend du degré de prise en compte de la biodiversité au début de la démarche. Le plus important étant la motivation à intégrer structurellement cette question de l’impact nature dans la gestion globale de l’entreprise. Nature in progress accompagne le développement de cette aptitude au sein de l’entreprise de manière progressive en proposant des étapes successives de sensibilisation, d’analyse de processus et enfin de définition de plans d’action et de tableau de bord.
Les espèces indigènes sont des espèces naturellement présentes sur un territoire indépendamment de l’action de l’homme. Etant donné qu’elles y sont présentes depuis une très longue période, ces espèces ont co-évolué ensemble et avec leur milieu. Il en ressort des relations complexes entremêlant compétition, prédation mais aussi symbiose et complémentarité. Les espèces indigènes sont dès lors en liens intimes avec une série d’autres espèces, notamment les cortèges de parasite ou encore les plantes-hôtes vitales au développement de certains papillons. En plantant une espèce indigène, on agit en fait en faveur d’un ensemble d’espèce. Les espèces exotiques et les variétés horticoles n’accueillent quant à elle que des espèces généralistes et certaines sont responsables d’invasions biologiques particulièrement dommageables à la biodiversité et représentant un coût économique parfois conséquent (cf. lutte contre la renouée du Japon).
Tout le monde est invité à le faire dans sa sphère d’influence. Certains gestes anodins en apparence, comme le choix de certaines espèces pour végétaliser un balcon, seront de futurs révélateurs qui aideront d’autres personnes à franchir le pas. Il en va de même en ce qui concerne les entreprises où chaque secteur d’activité peut apporter sa pierre à l’édifice. Même une entreprise de services peut agir vis-à-vis de ses fournisseurs ou de ses clients ou tout simplement en sensibilisant son personnel à l’enjeu de la biodiversité dans le cadre de son engagement sociétal.