Non le buddléia n’est pas une espèce recommandable !

Il est même néfaste à la vie sauvage !

Depuis quelques mois, nous sommes occupés à créer un chouette verger haute-tige familial, convivial et surtout accueillant pour la vie sauvage.
Après les premières plantations qui nous ont donné la pêche, notamment grâce aux jolis coups de main reçus, j’étais parti aujourd’hui pour supprimer les quelques espèces exotiques envahissantes encore présentes çà et là. Un peu de solidage du Canada (Solidago canadensis) mais surtout des buddléias (Buddleja davidii), ce fameux « arbre à papillon », un arbuste en fait particulièrement néfaste à la vie sauvage.
Au menu, collecte minutieuse des hampes florales encore remplies de graines, coupe des branches puis destruction des souches le tout au beau milieu d’un roncier franchement (très !) dense. A se demander comment les buddléias ont pu s’y faufiler !
Résultat : après une après-midi de travail, j’ai seulement supprimé la moitié des pieds pour un site pourtant assez peu envahi.
Avis aux jardiniers de tous poils, éviter vraiment de planter encore aujourd’hui ou laisser pousser ces plantes qui sont de véritables plaies pour la nature. En limitant les risques de dissémination, on pourra se consacrer à d’autres actions favorables à la biodiversité.
Et puis, si vous avez un buddléia chez vous, c’est le bon moment d’envisager de le remplacer par des arbustes indigènes bien plus intéressants pour la vie sauvage.
 
Merci, merci !
 
Quels sont les impacts spécifiques du buddléia (Buddleja davidii) ?
Les impacts de cet arbuste sont nombreux et variés : compétition importante avec la flore indigène, perturbation de la dynamique naturelle sur des sites naturels, régression des papillons à cause de l’aucubine, une molécule toxique présente dans son feuillage, érosion accrue, modification chimique au niveau du sol, etc. Sa floraison exubérante attire des papillons généralistes lorsque les autres ressources manquent et surtout l’arbuste ne procure aucun site de ponte à ces espèces. Ce qui pose inévitablement un problème lorsqu’un environnement est fortement envahi par le buddléia. Ce qui arrive dans nombre de milieux tels que des friches, des terrils mais aussi de plus en plus de milieux nettement moins anthropisés comme des bords de prairies, de rivières ou des lisières. Dans ces situations, les populations de papillons régressent inévitablement. 
La sélection horticole (hybridation et autres) a abouti à la création de variétés moins invasives mais qui ne répondent que très partiellement aux problèmes causés par l’espèce originelle. La plantation d’un arbre à papillon reste donc un choix personnel purement esthétique et certainement pas fondé sur une plus-value réelle pour la biodiversité. Pour favoriser les papillons mais aussi d’autres pollinisateurs sauvages, la solution est bien la recherche de plantations indigènes (arborées, arbustives et herbacées) adaptées aux conditions locales du site de plantation.
 
Qu’il s’agisse du buddléia ou d’autres espèces exotiques dont vous suspectez des impacts négatifs sur l’environnement, veillez toujours à glaner des informations auprès de sources fiables comme des sites de conservatoire botanique ou des organismes de protection de l’environnement. 
 
L’impact spécifique du buddléia sur les papillons
En consultant la littérature scientifique, il s’avère qu’aucun impact direct n’est actuellement mis en évidence sur les populations de papillons. Il est par contre établi que le buddléia est particulièrement compétitif grâce au développement d’une importante surface foliaire, d’une résistance au stress hydrique ou encore grâce à sa capacité à croître dans des sols pauvres en nutriments. En outre, le buddléia peut détourner les pollinisateurs à son profit, ce qui diminue la pollinisation des espèces sauvages. Ce qui réduit la reproduction et la dissémination des espèces indigènes dont certaines sont les plantes hôtes pour la ponte et le développement des chenilles. Ce processus mène à la régression de la flore sauvage au profit de flore exotique et constitue donc un risque pour l’érosion de la vie sauvage au sens large.
 
Plus d’infos sur les multiples impacts du buddléia (Buddleja davidii)
 
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