Vivre en pleine nature, voilà l’idéal de nombreux citoyens (moi en premier). Est-on prêt à n’importe quel sacrifice pour cela ? On dirait bien que oui … Il semble que la majorité d’entre nous souffre, par intermittence, de schizophrénie. On veut vivre en pleine nature mais on ne se rend pas compte que ce simple choix va anéantir la nature qui nous accueille … Tout cela par notre mode de vie, notre volonté absolue et jamais rassasiée de maîtriser notre environnement immédiat, notre maniaquerie pour la propreté qui ne supporte parfois pas la moindre plantule sauvage, notre goût perpétuel pour les espaces horticoles bien rangés, etc. Puis on finira par se plaindre de notre isolement et on verra d’un bon œil ce énième projet de centre commercial venir s’installer pas trop près mais juste à bonne distance de notre chez nous.
Nous aimons la nature, donc nous aimons la détruire, c’est « normal » me direz-vous … Oui mais l’adversaire est au tapis alors si il faut en arriver là, je dirais simplement : aimons la nature un peu moins, ou plutôt autrement, car sinon la nature risque bien elle aussi de s’éprendre de l’homme et on aura du mal à supporter les effets collatéraux. Rappelons-nous que les forces en présence ne sont pas les mêmes et que si la nature n’a pas besoin de l’homme, nous ne sommes rien sans la nature.